Harmony est une hypersensible. Elle peut être très calme et souriante comme soudainement énervée. Il faut juste apprendre à la connaître et savoir anticiper ses réactions. Elle sait ce qu'elle veut même si elle n'exige pas les choses comme une bourrine ; c'est une battante et elle demande peu souvent de l'aide. Elle aime cependant pouvoir se reposer sur ses proches lorsqu'elle ne va pas bien, il est rare qu'elle cache les choses, elle préfère s'exprimer pour aller mieux. Ce sont ses blessures les plus profondes qu'elle garde au fond d'elle. Elle est rancunière et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle adore rire, elle est souvent de bonne humeur, mais peut-être est-elle quelque peu lunatique. Elle prend la vie comme elle vient et se pose rarement des questions qui lui feraient trop réfléchir sur tel ou tel point de la vie. Elle adore la nature et se balade essentiellement pour prendre des photos. Elle n'aime pas se dépenser et faire des efforts si ça n'en vaut pas la peine ; elle est déterminée et sait ce qu'elle attend de la vie.

Je suis la deuxième sœur d’une lignée de trois, celle du milieu. Je suis née à Boston après que mes parents aient déménagés ; ils venaient de Philadelphie, là où ils ont eu leur première fille. Ma grande sœur s’appelle Sally. Malia, à vrai dire, mais elle a toujours préféré son second prénom, et je devais dire qu’il lui allait à ravir. Après moi est arrivée Eilena, plus jeune de deux ans, et rapidement rebelle. J’adore mes sœurs, même si la communication avec Eilena est un peu plus difficile qu’avec Sally.

J’ai grandi simplement, comme n’importe quelle ado avec un rêve : celui de devenir photographe professionnelle. Je ne sais pas pourquoi mais très jeune, j’ai aimé me balader avec un appareil autour du coup, à prendre et immortaliser tout et n’importe quoi. Une vraie passion. Je suis donc partie dans cette voix pour mes études, et j’ai obtenu mon diplôme dans une école d’art. J’ai essayé de me faire connaître seule mais ça ne fut pas chose aisée, et je suis finalement allé proposer mon aide pour le journal de la ville, qui m’a accueilli en tant que stagiaire à la vue de mes clichés que je leur ai présenté. Et au bout de quelques temps passés ainsi à travailler pour eux, ils m’ont embauchée à plein temps, réellement. Je m’éclate complètement là-bas.

Et puis j’ai rencontré Alec… ce jeune journaliste avec qui j’ai fini durant quelques mois. Le coup de foudre à l’état pur. Autant dire que notre relation était passionnée, intense et en harmonie à tous les niveaux, sans mauvais jeu de mots. Ce fut tellement enivrant que la passion passa trop vite, si je pus dire. Nous avons donc mis un terme à notre relation pour conserver notre précieuse amitié, et sommes restés vraiment très proches…

Je ne sais pas trop ce qui m’avait poussée à aller à cette soirée. J’avais horreur de me bourrer la tronche lorsque ça n’était pas nécessaire. Je pense que j’ai tout simplement suivis les potes. Et puis, il y avait Alec sur place, donc pourquoi m’en aller… ? Nous avons bu, joué à des jeux tous plus stupides les uns que les autres, et surtout ri, ce qui au final m’a fait du bien. J'avais besoin de me vider la tête et je l'ai d'ailleurs un peu trop fait.

Je me suis réveillée le lendemain à mon appartement, Alec à mes côtés. Je ne me rappelais plus vraiment des détails de la veille mais j'étais au moins certaine de ne rien avoir fait de déplacé avec mon ex. Un réveil banal après une soirée pareille, en sommes. Nous avions la gueule de bois et étions allés prendre un semblant de petit-déjeuner avant de nous doucher. Si lui était en train de se savonner, je me lavais les dents, perdue dans mes pensées, avant de l'entendre crier. Je me retournai pour constater qu'il avait une main sur le rideau de douche, comme s'il l'avait rabattu après qu'on l'ait ouvert.

« Te gène pas ! »

Je l'ai regardé avec des yeux ronds avant de lui répondre que je n'avais rien fait. Et ce fut après d'autres événements étranges de ce genre qui se sont produits tout au long de la journée que nous avions pris conscience de notre pouvoir, ensemble. Et je dois bien avouer que j'adore ça...